Il est rare que l’on entame un chemin spirituel lorsque tout va bien.
En effet, même pour ceux qui sentent un appel intérieur à découvrir quelque chose de plus vaste que ce que le monde propose, les vicissitudes et les obligations quotidiennes relèguent souvent cet intérêt au dernier rang de leurs préoccupations.
Il faut souvent attendre un choc, un effondrement ou des questionnements existentiels si importants qu’il se produit un retournement de priorité.
Dans ces conditions, et au vu de l’état émotionnel dans lequel se trouve la plupart des occidentaux, il est sage d’entreprendre une thérapie en amont ou en même temps qu’un chemin spirituel.
En voici les principales raisons :
Je partirais d’une phrase d’Arnaud Desjardins que j’aime beaucoup :
« La thérapie soigne la personne, la spiritualité soigne DE la personne »
Là où certains se contenteront d’un travail thérapeutique, et enchaîneront peut-être avec le développement personnel, d’autres (de plus en plus nombreux) sentiront qu’il y a plus.
En effet, depuis l’ère industriel, on nous vend un monde idéal avec une certaine idée du bonheur. On aspire à un travail épanouissant, un conjoint parfait, de beaux enfants, une belle maison, un belle voiture, bref, à une vie qui ressemble à un décor de carton-pâte.
En vérité, ce bonheur n’existe pas, tout comme il n’existe pas non plus de personne heureuse.
Comme dit le dicton « la vie, c’est dur et à la fin, on meurt ».
Oui j’en conviens, c’est un peu brutal dit comme ça, mais soyons honnête et regardons autour de nous ou même dans le passé, qui à trouver LE bonheur dans ce monde ?
En réalité personne, et on le sait au fond de nous, pourtant, on continue de le cherche encore dans les objets extérieurs.
On espère réussir sa vie, on rêve, on prie, on se bat, on se débat…
« Mon royaume n’est pas de ce monde », ça vous dit quelque chose ?
Il faut chercher au bon endroit et renoncer à trouver ce que nous sommes (le fameux connais-toi toi-même) au travers de notre identité.
Tout ce que l’on croit être est une construction qui vient d’un regard extérieur (nos parents, professeurs, pays, société, etc...).
Le personnage qui s’est construit au fil des ans n’est qu’un château de cartes, alors même si les cartes les plus pourries ont été retirées en thérapie, pourquoi vouloir reconstruire quelque chose de tout aussi factice ?
Cela ne reviendrait -il pas à repeindre les murs de sa prison intérieure plus blancs que blancs ?
N’êtes-vous donc pas plus intéressé à sortir de la prison ?
David Banchereau